Les beaux vieux contes de fées, dirait-on, ont
disparu depuis longtemps accompagnés des
mystères des étoiles, du silence des froides soirées d’hiver, de la braise des
foyers, des ténèbres des forêts anciens. L’éclat des « soleils »
électriques, dirait-on, a chassé depuis longtemps au plus profond des forêts
les cerfs aux cornes dorés, les nymphes aériennes, les nains. Les tapis volants
gisaient par terre depuis longtemps rongés par les mites.
Depuis longtemps les gens d’affaires, intelligents
et pratiques, livrés aux activités sérieuses, ne veulent pas apprendre à leurs
enfants des contes de fantaisie de nains et de géants. Ils sont surs que de
pareilles fantaisies inutiles sont empotées par le rythme de l’époque, que les
enfants d’aujourd’hui avec leurs premiers pas connaissent les règles du
football et ne croient pas aux magiciens. Il y a même des gens qui prétendent
que le temps des contes de fées a irrévocablement passé, que les robots et les
machines à calculer ont tué les fantaisies humaines, que la sensualité contemporaine ne permet pas
d’attendrissements sentimentaux et que c’est
ridicule de parler des cendrillons, de canards laids et princesses, transformées
en grenouilles.
C’est rare de voir naître un conte de fées aussi
poétique dans une atmosphère pareille. C’est rare de voir paraître une
œuvre tissée d’une sensibilité fine, remplie d’un parfum de roses et des
reflets des couchers du soleil si brusquement surgi au milieu de la fumée de
poudre. Derrière le volant d’avion un combattant pour la liberté de la France
un mathématicien et pilote, homme de connaissances encyclopédiques et sportif a
créé l’image du Petit prince. Cet enfant devait défendre ses grands précurseurs
des gens qui n’éprouvent pas de sentiments et dont l’imagination est morte, des
serpents colorés de lumière de lune qui rampent au milieu de l’insensibilité
humaine, incapables de saisir le murmure du ruisseau. Un poète a montré à l’homme
fier, contemporain et moderne où sont cachés les valeurs morales.
Aujourd’hui la spontanéité enfantine et la
fraîcheur des perceptions sont remplacées par une sécheresse intellectuelle
détachée de la vie. La sensibilité, les émotions humaines sont traitées comme
des objets de musée désuet. Dans les recherches modernes du nouveau on aperçoit
une peur de la vie, une impuissance et un froid spirituel. Les petits glaçons
dans les yeux des gens ont pénétré aussi dans les cœurs de ces gens modernes.
Le monde, dans lequel le poète vit, ressemble, dirait-on, à un beau
réfrigérateur commode et un froid nordique gèle les âmes des gens, de sorte
qu’ils ne puissent pas distinguer un boa qui a avalé un éléphant d’un chapeau
ordinaire, ainsi que le parfum de roses de l’odeur de l’essence.
Le poète fait briller les pensées anciennes d’une
manière nouvelle. Il nous parle d’un langage enfantin, il a découvert le Petit
Prince sous les étoiles et l’a emmené dans le désert de l’insensibilité humaine
pour chercher la source de la poésie. Mais il n’a pas renoncé à la vieille
vérité : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est
invisible pour les yeux. » Et Antoine de Saint-Exupéry crée l’image du
petit garçon aux cheveux couleur d’or,
tissé de souvenirs et de rêves.
Dès le début jusqu'à la fin, l’écrivain pilote
combine la dynamique terrestre avec la fantaisie aérienne du ciel. On n’y voit
pas de forets nordiques connus des
œuvres d’Andersen, ni de mosquées, ni de palais de marbre des
« Mille et une nuits ». C’est un conte de fées moderne. Les
personnages principaux sont un pilote, tombé dans le désert à cause d’une panne
de son avion et un enfant tombé d’une petite planète - astéroïde. Ils
parlent : cet homme, sali d’huile de machine avec des clés et des boulons
dans ses mains et cet enfant sans chair, beau comme un reflet de la lumière des
sables du désert.
Comme dans les contes de la Bible, tout commence
dans le désert. Le Petit Prince voit des moutons à travers les caisses, mais
pas par un rayon de Roentgen, mais par les rayons de sa cordialité enfantine.
Il ne ressemble pas aux princes charmants des vieux contes, il a quelque chose à
voir avec l’homme moderne – il est un jardinier et laboureur, un ouvrier et
combattant. La différence entre lui et les personnes présentées est dans leur
attachement matériel. « J’ai vu une maison de cent mille francs. Alors
elles s’écrient : « Comme c’est joli ! » Dans notre vie
quotidienne on a besoin de poésie, de fleurs, de chaleur, d’amour, de foi.
Ainsi les gens auront la dignité des princes.
Saint-Exupéry est ennemi de l’individualisme et de
l’égoïsme actuels. Dans son livre il a peint l’habitant vaniteux de l’astéroïde,
le monarque absolu pour la puissance et l’ambition duquel la planète est trop
petite. Il nous montre les businessmans, ces esclaves des chiffres et toute
l’absurdité de leur avidité. Il n’oublie non plus le savant – ne des sources du
froid spirituel. Détachés de la vie, cachés dans leurs bureaux, des savants
pareils interprètent sans cesse des faits que les autres ont leur apportés et
qui sont fiers de leur sagesse. Le mot « scientifique » pour eux est
synonyme de sécheresse, insensibilité, interprétation. Dans leurs mains c’est
une arme contre les esprits vivants de l’œuvre. Dans cette partie du conte le
motif général, rempli d’une tristesse ironique est : « Je suis
sérieux, moi, je n’ai pas le temps de rêver ! »
Bien sûr, les gens sérieux ne peuvent pas
comprendre ce petit garçon aux cheveux couleur d’or, ils n’ont pas le temps
pour les contes de fées. Si quelqu’un de ces « savants » arrête son
regard sur cet enfant ensoleillé, il sera fâché, parce que celui-ci ne pourra
pas entrer dans ses formules, il ne pourra pas porter une étiquette. L’enfant a
eu et il aura beaucoup d’ennemis. Ils
seront heureux de suivre le chemin du serpent à travers les sables vers la
cheville du petit pied d’enfant. Et ils vont se frotter les mains avec
satisfaction : « Qu’il s’en aille d’où il est venu ! »
De plus en plus les auteurs des romans
« science-fiction » et même les savants ont commencé à parler des
êtres humains habitant les autres planètes. Dans le siècle des vols de fusée
c’est naturel de rêver des extraterrestres. Le pilote français, il y a 70 ans a
peuplé les étoiles des enfants qui ressemblent aux enfants terrestres, beaux et
fragiles, comme tous les enfants pour lesquels nous gardons les plus chers
sentiments dans nos cœurs. Comme les étoiles deviennent plus proches, et tout
le ciel, éclabousse des étoiles, quand nous savons que quelque part y existe le
Petit Prince ! Ce serait merveilleux si toutes les planètes soient
peuplées des enfants pareils et non pas des Martiens et des robots !
« Le Petit Prince » est un essai
philosophique qui exprime le rêve sincère de l’humaniste pour l’enrichissement
spirituel d’une société, pour l’union des hommes, pour que la terre ne soit pas
peuplée de solitaires et pour que les déserts obtiennent un sens. Le conte des
fées de Saint-Exupéry est raconté avec une cordialité profonde aux enfants et
avec une ironie des adultes envers cette cordialité. C’est un des livres qu’on
lit toujours parce qu’on y découvre des choses invisibles.
Quand, la nuit, nous regardons les étoiles, il
nous semblera qu’elles toutes rient. Nous aurons des étoiles qui savent lire.
Nous aurons cette richesse qui, d’après Saint-Exupéry va nous donner une
dignité, bonté, compassion, sans lesquelles la terre deviendra encore plus
déserte…. Encore plus vide….
Мария
КОЖУХАРСКА, 10 Б клас
Езикова
гимназия, Велико Търново (БЪЛГАРИЯ)
Marya KOZHUHARSKA,
Classe de 10e B
Lycée bilingue, Veliko Tarnovo
(BULGARIE)
It is very interesant.
RépondreSupprimer