jeudi 10 mai 2012

LE PETIT PRINCE. L’homme des technologies nouvelles dans le monde de contes de fées, de mystères, de fantaisie



Les beaux vieux contes de fées, dirait-on, ont disparu depuis longtemps  accompagnés des mystères des étoiles, du silence des froides soirées d’hiver, de la braise des foyers, des ténèbres des forêts anciens. L’éclat des « soleils » électriques, dirait-on, a chassé depuis longtemps au plus profond des forêts les cerfs aux cornes dorés, les nymphes aériennes, les nains. Les tapis volants gisaient par terre depuis longtemps rongés par les mites.
Depuis longtemps les gens d’affaires, intelligents et pratiques, livrés aux activités sérieuses, ne veulent pas apprendre à leurs enfants des contes de fantaisie de nains et de géants. Ils sont surs que de pareilles fantaisies inutiles sont empotées par le rythme de l’époque, que les enfants d’aujourd’hui avec leurs premiers pas connaissent les règles du football et ne croient pas aux magiciens. Il y a même des gens qui prétendent que le temps des contes de fées a irrévocablement passé, que les robots et les machines à calculer ont tué les fantaisies humaines, que la sensualité  contemporaine ne permet pas d’attendrissements sentimentaux et que c’est  ridicule de parler des cendrillons, de canards laids et princesses, transformées en grenouilles.  
C’est rare de voir naître un conte de fées aussi poétique dans une atmosphère pareille. C’est rare de voir paraître une œuvre tissée d’une sensibilité fine, remplie d’un parfum de roses et des reflets des couchers du soleil si brusquement surgi au milieu de la fumée de poudre. Derrière le volant d’avion un combattant pour la liberté de la France un mathématicien et pilote, homme de connaissances encyclopédiques et sportif a créé l’image du Petit prince. Cet enfant devait défendre ses grands précurseurs des gens qui n’éprouvent pas de sentiments et dont l’imagination est morte, des serpents colorés de lumière de lune qui rampent au milieu de l’insensibilité humaine, incapables de saisir le murmure du ruisseau. Un poète a montré à l’homme fier, contemporain et moderne où sont cachés les valeurs morales.
Aujourd’hui la spontanéité enfantine et la fraîcheur des perceptions sont remplacées par une sécheresse intellectuelle détachée de la vie. La sensibilité, les émotions humaines sont traitées comme des objets de musée désuet. Dans les recherches modernes du nouveau on aperçoit une peur de la vie, une impuissance et un froid spirituel. Les petits glaçons dans les yeux des gens ont pénétré aussi dans les cœurs de ces gens modernes. Le monde, dans lequel le poète vit, ressemble, dirait-on, à un beau réfrigérateur commode et un froid nordique gèle les âmes des gens, de sorte qu’ils ne puissent pas distinguer un boa qui a avalé un éléphant d’un chapeau ordinaire, ainsi que le parfum de roses de l’odeur de l’essence.
Le poète fait briller les pensées anciennes d’une manière nouvelle. Il nous parle d’un langage enfantin, il a découvert le Petit Prince sous les étoiles et l’a emmené dans le désert de l’insensibilité humaine pour chercher la source de la poésie. Mais il n’a pas renoncé à la vieille vérité : «  On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Et Antoine de Saint-Exupéry crée l’image du petit garçon aux cheveux couleur d’or,  tissé de souvenirs et de rêves.
Dès le début jusqu'à la fin, l’écrivain pilote combine la dynamique terrestre avec la fantaisie aérienne du ciel. On n’y voit pas de forets nordiques connus des  œuvres d’Andersen, ni de mosquées, ni de palais de marbre des « Mille et une nuits ». C’est un conte de fées moderne. Les personnages principaux sont un pilote, tombé dans le désert à cause d’une panne de son avion et un enfant tombé d’une petite planète - astéroïde. Ils parlent : cet homme, sali d’huile de machine avec des clés et des boulons dans ses mains et cet enfant sans chair, beau comme un reflet de la lumière des sables du désert.
Comme dans les contes de la Bible, tout commence dans le désert. Le Petit Prince voit des moutons à travers les caisses, mais pas par un rayon de Roentgen, mais par les rayons de sa cordialité enfantine. Il ne ressemble pas aux princes charmants des vieux contes, il a quelque chose à voir avec l’homme moderne – il est un jardinier et laboureur, un ouvrier et combattant. La différence entre lui et les personnes présentées est dans leur attachement matériel. « J’ai vu une maison de cent mille francs. Alors elles s’écrient : «  Comme c’est joli ! » Dans notre vie quotidienne on a besoin de poésie, de fleurs, de chaleur, d’amour, de foi. Ainsi les gens auront la dignité des princes.
Saint-Exupéry est ennemi de l’individualisme et de l’égoïsme actuels. Dans son livre il a peint l’habitant vaniteux de l’astéroïde, le monarque absolu pour la puissance et l’ambition duquel la planète est trop petite. Il nous montre les businessmans, ces esclaves des chiffres et toute l’absurdité de leur avidité. Il n’oublie non plus le savant – ne des sources du froid spirituel. Détachés de la vie, cachés dans leurs bureaux, des savants pareils interprètent sans cesse des faits que les autres ont leur apportés et qui sont fiers de leur sagesse. Le mot « scientifique » pour eux est synonyme de sécheresse, insensibilité, interprétation. Dans leurs mains c’est une arme contre les esprits vivants de l’œuvre. Dans cette partie du conte le motif général, rempli d’une tristesse ironique est : «  Je suis sérieux, moi, je n’ai pas le temps de rêver ! »
Bien sûr, les gens sérieux ne peuvent pas comprendre ce petit garçon aux cheveux couleur d’or, ils n’ont pas le temps pour les contes de fées. Si quelqu’un de ces « savants » arrête son regard sur cet enfant ensoleillé, il sera fâché, parce que celui-ci ne pourra pas entrer dans ses formules, il ne pourra pas porter une étiquette. L’enfant a eu  et il aura beaucoup d’ennemis. Ils seront heureux de suivre le chemin du serpent à travers les sables vers la cheville du petit pied d’enfant. Et ils vont se frotter les mains avec satisfaction : « Qu’il s’en aille d’où il est venu ! »
De plus en plus les auteurs des romans « science-fiction » et même les savants ont commencé à parler des êtres humains habitant les autres planètes. Dans le siècle des vols de fusée c’est naturel de rêver des extraterrestres. Le pilote français, il y a 70 ans a peuplé les étoiles des enfants qui ressemblent aux enfants terrestres, beaux et fragiles, comme tous les enfants pour lesquels nous gardons les plus chers sentiments dans nos cœurs. Comme les étoiles deviennent plus proches, et tout le ciel, éclabousse des étoiles, quand nous savons que quelque part y existe le Petit Prince ! Ce serait merveilleux si toutes les planètes soient peuplées des enfants pareils et non pas des Martiens et des robots !
« Le Petit Prince » est un essai philosophique qui exprime le rêve sincère de l’humaniste pour l’enrichissement spirituel d’une société, pour l’union des hommes, pour que la terre ne soit pas peuplée de solitaires et pour que les déserts obtiennent un sens. Le conte des fées de Saint-Exupéry est raconté avec une cordialité profonde aux enfants et avec une ironie des adultes envers cette cordialité. C’est un des livres qu’on lit toujours parce qu’on y découvre des choses invisibles.
Quand, la nuit, nous regardons les étoiles, il nous semblera qu’elles toutes rient. Nous aurons des étoiles qui savent lire. Nous aurons cette richesse qui, d’après Saint-Exupéry va nous donner une dignité, bonté, compassion, sans lesquelles la terre deviendra encore plus déserte…. Encore plus vide….

Мария КОЖУХАРСКА, 10 Б клас
Езикова гимназия, Велико Търново (БЪЛГАРИЯ)
Marya KOZHUHARSKA, Classe de 10e B
Lycée bilingue, Veliko Tarnovo (BULGARIE)

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